Une des chèvres de race anglo-nubienne avec ses longues oreilles
Une des chèvres de race anglo-nubienne avec ses longues oreilles

Rachel Chesnais et Sophian Boukalfa ont repris depuis juillet 2015 la ferme de Pierre-Yves Aignel qui était en vaches laitières biologiques depuis une dizaine d’années. Cette ferme de 34 ha étant un peu surdimensionnée par rapport au projet de diversification, cette année, 5 ha seront cultivés en chanvre. Toutes les parties de cette plante sont valorisables : la graine pour alimentation via l’huile, la tige pour les fibres textiles, le cœur de la tige comme isolant thermique. Cette plante en plus d’être bien rémunératrice améliore la qualité des sols, laisse un sol propre en étouffant les mauvaises herbes, elle constitue ainsi une bonne tête d’assolement. Sur les 34 ha, 3 autres ha sont cultivés en mélange céréalier orge, avoine et lupin pour l’alimenter les troupeaux.

Comme dit un peu plus haut, deux ateliers seront présents sur la ferme : un atelier caprin et un atelier ovin. Le troupeau de chèvres est constitué d’une cinquantaine de chèvres pour l’instant, le projet étant de porter ce troupeau à 60 dans un avenir proche. Les chèvres sont en majorité de race anglo-nubienne (issue d’un croisement entre des chèvres anglaises et des chèvres indo-égyptiennes). Le reste du troupeau venant en partie du GAEC Ma Vallée est constitué de chèvres de race alpine.

Une chèvre de race alpine

Une chèvre de race alpine

Une partie du troupeau de Brebis de race Belle Ile

Une partie du troupeau de Brebis de race Belle Ile

Les agneaux de l'année dont certains ont été biberonnés s'approchent de Sophian
Les agneaux de l'année dont certains ont été biberonnés s'approchent de Sophian

Le troupeau de brebis est constitué quant à lui d’une cinquantaine de brebis de race Belle Ile, une race locale rustique. Les individus viennent des écomusées du Pays de Rennes et de Nantes et du Puy du fou. Du coup, Rachel et Sophian possèdent presque 10% du cheptel français de cette race qui avoisine les 600 têtes. Cette race est très prolifique. Sur la ferme, cette année, plusieurs brebis ont donné naissance à 4 voire 5 agneaux. Au-delà de trois, les petits ont du mal à être nourris par la même mère. Rachel et Sophian vont donc sélectionner les mères ne donnant naissance qu’à deux agneaux pour ne pas avoir à biberonner. Les débouchés en viande ovine biologique ne sont pas légions, l’idée est de valoriser sur place la viande dans le futur.

Pour les animaux, il y a 6 mois de conversion au mode de production biologique. Donc c’est bon c’est fait.

Revenons à l’atelier qui nous intéresse pour le moment, les chèvres sont en monotraite. En effet, elles sont traies une fois le matin, pour avoir les mamelles libérées de leur lait et être plus à l’aise pour aller pâturer. Cela rend les chèvres moins fragiles car on tire moins dessus et cela apporte également une certaine qualité de vie à Rachel et Sophian. De même, cela permettra une bonne longévité des chèvres qui sont considérées comme des partenaires de travail plus que comme des outils de travail.

Un autre point de confort de travail est le parcellaire regroupé autour de la ferme en demi-disque. C’est plus facile quand il faut rentrer les chèvres qui détestent la pluie. Petit bémol, une parcelle proche de la chèvrerie est humide et les chèvres détestent l’humidité.

Les chèvres sont nourries à l’herbe et au foin fait sur place. Seules les matières constituant les minéraux sont achetées à l’extérieur. Comme c’est très souvent le cas en Bio, l’autonomie alimentaire est recherchée. Les chèvres ont été mises à l’herbe au 15 mars et c’est cette mise à l’herbe qui constitue l’augmentation de la ration et conduit à l’augmentation de la lactation. Les chèvres produisent environ un litre et demi par jour ce qui n’est pas mal du tout pour une première lactation. Les chevrettes qui sont conservées pour augmenter la taille du troupeau sont gardées sous la mère. Cela évite les diarrhées aigües des nouveaux nés.

Une partie des chèvres gestantes avec le bouc

Une partie des chèvres gestantes avec le bouc

Les chevrettes pour l'agrandissement du troupeau

Les chevrettes pour l'agrandissement du troupeau

Ferme Ma Panacée

Pour la fabrication des fromages, il faut un laboratoire à 22°C et 80% d’hygrométrie, Rachel y travaille donc en tenue d’été. Sophian, issu du métier du bâtiment, l’a entièrement construit de ses petites mains ce qui a permis des économies substantielles pour l’installation.

Pour l’instant, Rachel est plutôt à la fromagerie et Sophian à la commercialisation. Les débouchés pour les environ 800 fromages par semaine sont essentiellement les marchés : celui de St Brieuc, Plessala, de Dahouet (uniquement bio) et de St Alban en saison et maintenant Voisins de Paniers.

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